La chasse, rares sont les non-pratiquants qui en ont un a priori positif. L'imaginaire collectif autour de cette passion repose souvent sur un bréviaire violent ; et également sur un non-respect de la nature véhiculé par le clash politique avec les Verts. Voulant démythifier ce double cliché, nous avons passé la nuit dans une hutte, au sud du Catésis, avec quatre jeunes chasseurs du Caudrésis.
PAR XAVIER PLASSON
caudry@lavoixdunord.fr Ils s'appellent Baptiste, Sébastien, Charles-Édouard et Pierre-Antoine. Ils ont, plus ou moins, la trentaine. Le mardi soir, à l'heure où leurs potes allument la télé devant un match de l'Europa league, ils astiquent leur fusil et s'apprêtent à taquiner le canard.
Il en était ainsi, mardi dernier, peu avant Marseille-Milan. Vers 18 h, Baptiste arrive aux abords de l'étang qui sera, ce soir, son terrain de chasse.
N'ayant pu se libérer de son travail, il a laissé cette après-midi là son camarade Sébastien seul installer les appâts.
Car, apprend-on, le canard est un palmipède de confiance qui ne pose ses plumes que s'il se sent en sécurité. Pour cela, rien de tel que des congénères disposés ça et là sur l'étang. Ça et là, au pif ? Vingt Diou, non. « Il faut s'arranger pour que le canard vienne se poser devant la hutte, À portée de tir, sachant qu'il se pose toujours nez au vent », précise Baptiste. Les long-cri, qui piaillent en continue, ont la lourde tâche d'ameuter les migrants qui longent le canal de la Sambre à l'Oise, non loin de là. Mais ces derniers, des cols-verts, étant peu fréquentables, des sauvagines sont également disposées sur l'eau, juste à gauche et à droite de la hutte. C'est leur disposition qui déterminera la piste d'atterrissage des canards sauvages.
Voilà pour la stratégie. À 19 h, l'étang transformé en attrape-nigaud, c'est l'heure de la passée du soir. Quand le soleil se couche, les chasseurs se postent aux quatre coins du plan d'eau. Et attendent. Attendre : c'est la principale activité du chasseur, d'ailleurs.
Et manger. C'est la suite du programme, après une passée bien morne (même pas une posée). Une bonne grosse potée bien amicale : du riz mexicain, précise Baptiste, dont c'était le tour de tambouille. La panse pleine, il faut retourner scruter la plaine. Avec mon binôme, j'ai la perm'de minuit-1 h 30, depuis la hutte cette fois. C'est la passe la plus sombre. On entend les vaches au loin, mais question vue, c'est le black out. à nouveau, on attend. Vers 2 h, la relève vient nous coucher.
Mais le chasseur ne dort que d'un oeil. D'abord, parce que les matelas sont de faible épaisseur. La hutte, c'est rustique. « Même si dans certaines, c'est l'hôtel. Électricité et tout », raconte Pierre-Antoine. Eux, paient leur action du mardi soir 400 E la saison. À quatre, c'est raisonnable. Le budget compte aussi le matériel, la nourriture pour les canards appelants.
D'un oeil aussi, car on ne sait jamais. Cette nuit-là, RAS jusqu'à 6 h. « La saison des migrations vient plus tard, quand il fait bien froid au Nord » explique au réveil Charles-Édouard. (...)
dans la voix du nord il y a un paragraphe en plus qui raconte qu'il y a eu une pose mais il ont loupé (ce qui arrive bien sur) et le journaliste est satisfait de sa nuit malgrés le ras au tableau.Voila sa fait plaisir quand même du matin de lire un article comme sa dans la presse