Source : La Tribune.fr - 08/03/2010
Dans le trio de tête des loisirs des Français,
avec le football et la pêche, la chasse a conquis l'opinion publique.
Un phénomène qui, à l'heure du Grenelle de l'environnement, s'explique
par le comportement plus responsable et engagé de ses pratiquants. Pour
animer une soirée entre amis, certains thèmes font mouche à coup sûr,
parmi lesquels la chasse. Pratiquée par l'homme depuis la nuit des
temps, cette nécessité devenue privilège est enfin un loisir accessible
à tous. Pour preuve, la France compte 1,35 million de licenciés. Cette
activité n'en suscite pas moins le débat dès lors que se profile la
saison (de fin septembre à fin février). Car elle ne laisse personne
indifférent si l'on en croit les résultats d'un sondage réalisé en mai
2008 par CSA auprès de mille adultes : seuls 3 % des personnes
interrogées s'avouaient sans opinion sur la chasse. Quant aux autres,
elles se révélaient très partagées, 48 % se déclarant « pour » et 49 %
« contre ». Une équité remarquable si l'on considère que, en 1989,
seuls 30 % des Français se montraient favorables à la chasse. L'autre
surprise de cette enquête tient au fait que, contrairement à ce que
l'on pourrait penser, la nouvelle génération (18-30 ans) - et plus
particulièrement la tranche des 25-29 ans - s'exprimait à 59 % en
faveur des 1,35 million de chasseurs. Des chiffres qui traduisent un
fort besoin de retour à la nature et de convivialité, en particulier de
la jeune génération.
Le plébiscite des maires ruraux Rares sont les pratiquants prélevant sans compter, ni comprendre :
aujourd'hui, on chasse « intelligent ». Il existe donc un réel et
durable changement d'attitude envers la chasse et les chasseurs.
Celui-ci récompense les efforts des principaux intéressés qui, loin des
caricatures véhiculées par certains humoristes, ont su adopter des
comportements plus éthiques et plus respectueux. Comme en témoigne leur
engagement lors du Grenelle de l'environnement, depuis suivi d'effet.
La Fédération vient par exemple de signer une convention pour
l'éducation au développement durable. L'essentiel des travaux
actuellement menés par le monde de la chasse porte sur des études,
recherches et actions en faveur de la faune. Ces dernières s'inscrivent
en droite ligne dans les objectifs de l'Année de la biodiversité.
Résultat : la contribution positive des chasseurs à la lutte contre la
prolifération de certaines espèces - le sanglier notamment -, au suivi
sanitaire de la faune sauvage et à la préservation de la nature et de
l'environnement est désormais reconnue. Grâce à toute l'implication de
ces acteurs de la nature, la Commission européenne range aujourd'hui la
chasse parmi les acteurs majeurs du développement durable, jouant un
rôle essentiel dans l'aménagement des espaces et la préservation des
biotopes.
Elément clé du patrimoine français et facteur de préservation de
l'héritage et des traditions culturelles, la chasse s'avère également
capitale dans la dynamique de développement des territoires ruraux.
Avec son réseau de plus de 80.000 associations réparties en 22
fédérations régionales, elle représente aujourd'hui quelque 23.000
emplois directs et indirects non délocalisables et un chiffre
d'affaires annuel de 2,4 milliards d'euros. Nulle surprise donc si 90 %
des maires de villages se déclarent favorables à la présence de
chasseurs dans leurs communes, selon un récent sondage CSA.