L'appareil
reproducteurCe chapitre débute par la description des
appareils
génitaux, mâles et femelles. La connaissance parfaite de leur
anatomie a permis de proposer une technique de prélèvement des
mâles et d'insémination des femelles quelque peu différente
(voir chapitre insémination artificielle) d'autres espèces
aviaires mieux connues
(Gallus gallus).
APPAREIL GéNITAL DU JARS FIGURE 12. Appareil
génital du jars.<blockquote>
Source: Pénichon (1990).</blockquote>Il se
compose de trois parties distinctes.
Les testicules
- Ils ont la forme
d'un haricot, sont internes, mais peuvent changer de volume ou de
position en
fonction de la saison (période de repos ou d'activité sexuelle).
Les testicules sont fortement vascularisés. L'âge auquel les
testicules deviennent fonctionnels est lié à la nature de
l'éclairement. Dans la pratique, les spermatozoïdes sont rarement
produits avant 30 semaines, au niveau du testicule, ils sont
véhiculés dans l'épididyme.
- Les canaux
déférents. Ils longent les uretères et véhiculent
les spermatozoïdes depuis le lieu de synthèse (testicules). D'une
longueur apparente de 15 cm environ, de nombreux méandres font qu'ils
mesurent en réalité plus de 30 cm. Ils sont le lieu de maturation
et de stockage des spermatozoïdes et s'achèvent par une
vésicule séminale située dans la paroi du
cloaque.
- L'appareil copulateur. A
l'inverse du coq Gallus, le pénis des jars est très
développé. Il est évaginable et se présente sous
forme d'une spirale d'environ 15 cm. Un sillon spermatique parcourt le
pénis sur toute sa longueur, il véhicule le sperme après
émission.
Appareil génital de la femelle. FIGURE 13. Anatomie de
l'appareil génital de l'oie.<blockquote>
Source: Pénichon (1990).</blockquote>Comme
la plupart des oiseaux, l'oie possède un appareil
génital femelle unique, situé dans la partie gauche de l'abdomen.
Les fonctions sont la production et la maturation des ovules. Après
copulation ou insémination, il joue aussi un rôle de stockage des
spermatozoïdes. Lorsqu'un ovocyte mature est libéré, il est
capté par l'infundibulum qui est le lieu de la fécondation. Le
blanc de l'œuf, ou albumen, est sécrété au niveau du
magnum. L'œuf progresse vers l'isthme, site de dépôt des
membranes coquillères. L'utérus est le lieu d'hydratation de
l'albumen et de formation de la coquille. Le vagin est un constituant
musculeux
qui permet l'expulsion de l'œuf par le cloaque.
DETERMINATION DU SEXELorsque l'on conserve des oies pour la reproduction, le sexage
individuel est indispensable. Il est très simple pour des oies
autosexables par la couleur de leur plumage comme celles de race Pilgrim
(les
mâles adultes sont blancs et les femelles sont grises). Le sexage est
également possible chez les oies cygnoïdes, car la caroncule des
mâles matures est plus grosse, plus proéminente et de
surcroît leur tête est plus forte. La plupart des souches d'oies
d'Embden et certaines souches d'oies blanches d'Italie sont sexables à
la
naissance car le duvet des mâles est plus clair que celui des femelles.
Après quelques semaines d'élevage, la différenciation des
sexes sur la couleur du plumage n'est plus possible; il convient donc de
le
faire à l'éclosion.
Pour la plupart des autres races d'oies, il n'existe pas de
caractéristiques sexuelles secondaires. Aussi estil nécessaire
d'examiner leurs organes sexuels. Les oies peuvent être sexées par
examen soit à la naissance, soit à l'état adulte; il est
cependant recommandé de le faire à l'éclosion. Lorsque les
oisons sont sexés à la naissance, il faut prévoir un moyen
d'identification sûr, pour que les oiseaux le conservent tout au long de
leur vie. Le sexage à la naissance permet aussi d'orienter les
mâles en surnombre et non destinés à la reproduction vers
d'autres marchés. Il est recommandé de conserver un mâle
pour trois femelles, l'objectif étant de constituer des groupes de
reproducteurs de quatre à cinq femelles pour un mâle.
Contrairement aux poussins
(Gallus gallus), le sexage
des oisons d'un jour par l'orifice cloacal n'est pas très difficile:
avec
un peu de pratique cela devient même une tâche très
aisée. La figure 14 montre comment tenir un oison de manière
à faire saillir ses organes reproducteurs. Cette procédure doit
être effectuée sous un éclairage puissant pour que la
personne affectée au sexage puisse identifier clairement les organes
sexuels. La figure 15 montre un agrandissement des organes sexuels mâle
et
femelle.
FIGURE 14. Méthode de
contention des oisons nouveaunés permettant l'ouverture du cloaque et la
saillie des organes reproducteurs.<blockquote>
Source: Hunter et Scholes.</blockquote>
FIGURE 15. Organes
reproducteurs mâle (à gauche) et femelle (à droite) d'oisons
d'un jour (fort grossissement).<blockquote>
Source: Ministère de l'agriculture
et de l'alimentation de l'Ontario.</blockquote>Si les oies sont
sexées à l'état adulte,
la procédure recommandée est la suivante: après avoir
attrapé l'oie, la positionner sur le dos, tête en bas, sur une
table ou bien sur les genoux d'un opérateur, la queue à
l'opposé de l'opérateur comme le montre la figure 16.
FIGURE 16. Méthode de
contention des oies pour le sexage.<blockquote>
Source: Ministère de l'agriculture
et de l'alimentation de l'Ontario.</blockquote>La queue de
l'animal doit se trouver à
l'extérieur de la table ou des genoux de manière à pouvoir
basculer facilement vers le bas. L'opérateur insère alors son
index (il est parfois utile de l'enduire au préalable avec un peu de
vaseline) sur environ 1 cm ou 1,5 cm dans le cloaque et pratique des
mouvements
de rotation pour agrandir et relâcher les muscles qui contrôlent la
fermeture des sphincters. Il faut ensuite appliquer une pression
directement en
dessous et sur le côté de l'orifice comme cela est montré en
figure 17 pour exposer les organes génitaux. Chez certains animaux,
particulièrement chez les jeunes, l'organe mâle est parfois
difficile à mettre clairement en évidence. Aussi un sexeur non
expérimenté peutil facilement le confondre avec celui d'une
femelle s'il n'a pas vu clairement le pénis. En fait, pour ne pas se
tromper, on ne doit déclarer femelle que les animaux chez lesquels on
aura à coup sûr observé un appareil génital
femelle.
FIGURE 17. Mise en
évidence des organes reproducteurs chez des oies: mâle (à
gauche) et femelle (à droite).<blockquote>
Source: Ministère de l'agriculture
et de l'alimentation de l'Ontario.</blockquote>