La chasse au gibier d’eauLa chasse au gibier d’eau est une activité de loisir liée à l’eau très pratiquée sur le bassin versant
de la Sambre. Les huttiers chassent le gibier d’eau c’est-à-dire les limicoles (Bécassine, Vanneau Huppé,
Pluvier…), les anatidés (Colvert, Sarcelle…) et les anséridés (oies…).
De nos jours, il reste trois mode principaux de chasse au gibier d’eau : la chasse à la botte, la
passée ou la hutte (Source :
http://www.huttevirtuelle.net).La chasse à la botte ou devant soi
Elle consiste à parcourir à pied avec ou sans chien les bords des petites rivières, des watergangs,
des étangs pour faire voler devant soi, les bécassines, les sarcelles, les colverts ou les poules d'eau abrités
dans les herbes ou les roseaux. Pourtant, l’obligation de chasser entre 10h et 17h limite l’intérêt de cette
pratique en Avesnois où il n’existe pas de zone de marais importante.
La chasse à la passée ou à la volée
Les canards se déplacent le matin, avant le lever du soleil et le soir, après son coucher, pour se
reposer ou rechercher leur nourriture. Pour une même direction du vent cet itinéraire souvent est
immuable. Dès lors, il suffit de se poster sur leur chemin pour avoir l'occasion de les tirer, à condition
qu’ils consentent à passer à portée de tir, ce qui est rarement le cas.
La chasse à la hutte
C’est une chasse de nuit. Cette chasse nécessite quatre facteurs : la hutte, la flaque, les appelants et
le vent.
La hutte est une installation fixe (enterrée, flottante ou sur pilotis) qui permet d'attendre, sans être
vu, la pose des canards sur le plan d'eau. Elle comprend une chambre de tir qui est l'endroit où les
chasseurs s'installent pour observer, guetter et parfois tirer.
La flaque (le clair, la mare…) désigne le plan d'eau où le huttier essaiera de faire poser les oiseaux
au moyen d'appelants et de formes (les blettes). Une bordure de roseaux permet aux oiseaux de se protéger
du vent. En été, les plantes aquatiques permettent aux canards de trouver leur nourriture. En hiver, la
flaque doit être complètement nettoyée.
Les appelants : ce sont des colverts qui vont inciter par leur chant les voiliers sauvages à se poser.
On utilise aussi d'autres espèces de canards (siffleurs, sarcelles, hydrides ou même des canards tout
blancs..) que l'on attache soit à une corde munie d’un poids, soit à une corde se déplaçant entre des piquets
(c’est le système de va et vient), ou que l'on garde dans des cages au sol ou à 1 ou 2 m de hauteur en
bordure de l'étang.
Afin de caractériser la pratique de la chasse au gibier d’eau sur le bassin versant de la Sambre,
nous verrons en premier lieu sa répartition géographique sur le territoire du SAGE. Nous décrirons ensuite
le contexte réglementaire qui encadre cette activité. Enfin nous nous intéresserons aux acteurs qui y
participent, ainsi qu’à leurs actions sur l’eau et les milieux aquatiques.
A- Une activité concentrée dans la vallée de la Sambre
On dénombre 313 huttes de chasse au gibier d’eau sur le bassin versant de la Sambre, pour un peu
plus de 280 propriétaires. Ces huttes se trouvent à 90% dans la vallée alluviale de la Sambre, en majorité
au niveau des communes de Maroilles (46 huttes) et Landrecies (23 huttes) (cf. carte « les loisirs liés à
l’eau sur le bassin versant de la Sambre »).
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Toutefois, les vallées des 2 Helpes hébergent également un certain nombre de huttes, qui ont été
mises en place majoritairement après la création du barrage du ValJoly en 1967. En effet, ce plan d’eau
attire et maintient le gibier d’eau.
A l’échelle régionale, le bassin versant de la Sambre est une zone de chasse au gibier d’eau
secondaire. Les meilleurs territoires sont la mer et la zone littorale, puis la vallée de l’Escaut, la vallée de
la Sensée, la vallée de l’Yser près de Lille et seulement après se positionne l’Avesnois.
En Belgique, la chasse au gibier d’eau est moins pratiquée qu’en France, car la chasse y est
interdite la nuit et les restrictions d’espèces y sont plus sévères.
B- Le cadre législatif de la chasse au gibier d’eau
1. UNE CHASSE DE NUIT DE PLUS EN PLUS REGLEMENTEE
Apparues pour les premières dans les années 1920, le nombre de huttes est resté très limité
jusqu’en 1945 (on dénombrait moins d’une soixantaine de huttes sur le basin versant à cette époque). En
effet, cette chasse de nuit, pleine de contraintes, n’attirait pas beaucoup de chasseurs.
Dès la fin de la guerre, les contraintes du nécessaire redressement économique et l’utilisation d’un
nouveau matériel agricole venu d’Amérique ont rendu peu rentables ou même inexploitables de
nombreuses parcelles humides. Les contrôles de la viande et du lait sont devenus plus contraignants et les
zones favorables à la douve du foie ont peu à peu été abandonnées par le bétail. La location ou la vente de
ces terrains aux chasseurs était pour les agriculteurs un bon moyen de les valoriser. D’autre part, en 1955
est apparue la myxomatose et la chasse au lapin a dû être abandonnée. Ainsi, à partir de cette période, la
chasse au gibier d’eau a connu un grand succès et les installations de chasse se sont multipliées.
Face à cette multiplication incontrôlée, en 1975 a été pris un arrêté préfectoral le 31 décembre
1975 pour obliger la déclaration de toutes les huttes de chasse et interdire la création de nouvelles huttes.
Ceci a abouti en 1978 à un autre arrêté préfectoral légiférant la création de nouvelles huttes en terme de
surface, de distance entre hutte… afin de limiter les problèmes de sécurité lors des chasses de nuit.
En 1982, la modification de localisation des huttes sans autorisation a été interdite par arrêté
préfectoral, sous peine du retrait du permis de chasse de nuit. De même, les étangs déclarés avec une hutte
dans le département du Nord ne peuvent plus être modifiés sans autorisation sous peine de retrait du
permis de chasse de nuit.
En 2000, la loi chasse légalise la chasse de nuit à partir des huttes existantes en janvier 2000, qui
sont immatriculées. Aucune construction n’est autorisée. Seul des déplacements peuvent avoir lieu.
S’il existe des installations autres que celles déclarées dans la liste officielle de la préfecture, il y
est interdit d’y chasser la nuit.
2. LA TENUE D’UN CARNET DE PRELEVEMENT
La loi chasse a également rendu obligatoire un carnet de prélèvement, par le Décret n°2000-755
du 1ier août 2000 relatif à l’exercice de la chasse de nuit au gibier d’eau.
Ce document doit être tenu à jour (dates, heures, nombre de pièces prélevées, espèces…) tant pour
les contrôle d’agents chargés de la police de la chasse, que pour mieux connaître les prélèvements en
quantité et en qualité.
Ces carnets sont collectés par la Fédération des Chasseurs du Nord qui en transmet un bilan
annuel au ministère.
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3. LES PERIODES DE CHASSE
Les dates d’ouverture et de fermeture de la chasse au gibier d’eau sont fixées annuellement par
arrêté ministériel et dépendent indirectement de la Directive Européenne Oiseaux n° 79-409.
C- Des acteurs qui encadrent la pratique de la chasse au gibier d’eau
et contribuent à l’entretien des zones humides et des milieux aquatiques
Plusieurs acteurs interviennent dans le déroulement de la chasse au gibier d’eau sur le territoire du
SAGE, notamment pour fédérer les chasseurs, encadrer et surveiller leur activité, améliorer la
connaissance des milieux et les entretenir.
1. LES ADMINISTRATIONS ET SERVICES DE L’ETAT
L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
Etablissement public national à caractère administratif, sous la double tutelle des ministres chargés
de la chasse et de l'agriculture, l'ONCFS contribue à la définition, à la mise en oeuvre et au contrôle des
mesures de gestion, en particulier par la chasse, destinées à préserver la faune sauvage et ses habitats et
compatibles avec les autres activités humaines.
Ses missions en application de la loi chasse du 26 juillet 2000 sont :
- La réalisation d'études, de recherches et d'expérimentations concernant la
conservation, la restauration et la gestion de la faune sauvage et de ses habitats ;
- La surveillance de la faune sauvage et l'application de la réglementation relative à la
police de la chasse et de l'environnement ;
- L'appui technique à l'état pour l'évaluation de l'état de la faune sauvage ainsi que le
suivi de sa gestion, l'élaboration des orientations régionales ainsi que l'évaluation
des documents de gestion de la faune sauvage et de l'amélioration de la qualité de
ses habitats.
2. LES USAGERS ET ASSOCIATIONS
La Fédération Régionale des Chasseurs du Nord-Pas-de-Calais
Dans le cadre de ses missions portant notamment sur la connaissance et la gestion des milieux
naturels, la Fédération Régionale des Chasseurs du Nord-Pas-de-Calais a réalisé en collaboration avec les
Fédérations Départementales des Chasseurs du Nord et du Pas-de-Calais une étude pluri-annuelle (2002-
2006) sur les mares de hutte de la région et les zones humides attenantes à ces mares. Cette étude porte sur
la connaissance de ces milieux d’un point de vue faunistique et floristique et sur les modes de gestion
appliqués. Des inventaires ont notamment été réalisés dans la vallée de Sambre en 2003 et dans l’Avesnois
en 2005.
Cette étude met en évidence une biodiversité importante des mares de hutte : le nombre total
d’espèces observées sur les mares de hutte de la Sambre est de 186 pour la flore, 42 pour l’avifaune et 15
pour les Odonates, tandis que sur l’Avesnois les mares de hutte montrent une biodiversité plus importante,
avec 197 espèces végétales, 79 espèces d’Oiseaux, 7 espèces d’Amphibiens et 18 espèces d’Odonates
(Source : FRC Nord-Pas-de-Calais, 2007 – Synthèse de l’étude pluriannuelle régionale « Biodiversité des
mares de hutte chassées » 2002-2006).
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Elle va permettre d’élaborer dans un deuxième temps un ouvrage de sensibilisation (guide des
bonnes pratiques) des chasseurs huttiers vis à vis de la biodiversité présente sur leur mare et ses abords
(connaissance des espèces, qualité de l’eau, gestion végétale…). Une troisième étape sera l’organisation
de formations à destination des chasseurs huttiers autour de mares de hutte pédagogiques (Source : FRC
Nord-Pas-de-Calais & FDC Nord, 2007).
La Fédération Départementale des Chasseurs du Nord
La Fédération représente officiellement la chasse dans le département du Nord, comme conseiller
technique Faune/Habitats sauvages, auprès du Préfet, de l'administration et comme partenaire des élus
locaux. Basée sur un fonctionnement associatif, la Fédération doit cependant assurer des missions de
service public dépassant les seuls intérêts cynégétiques.
En achetant la vignette fédérale qui lui permet de faire valider son permis, le chasseur devient
adhérent de la Fédération correspondante.
La Fédération forme et informe les Chasseurs à travers la formation pour le permis de chasse, la
formation d’obtention de l’agrément piégeurs, des réunions d’informations générales.
D’autre part, elle fédère les chasseurs du Nord, à l'échelon communal (les sociétés de chasse et les
associations de chasse (type Loi 1901), les chasses privées (ou indépendantes), les A.C.C.A (Associations
Communales de Chasses Agréées)) et à l’échelon intercommunal (les G.I.C (Groupements d'Interêt
Cynégétique) : il en existe 2 sur le bassin versant de la Sambre, le GIC d’Avesnes et le GIC Sambre
Avesnois).
Les Associations de Chasseurs de Gibier d'Eau
Le Groupement Départemental des Chasseurs de Gibier d'Eau du Nord (GDCGE 59)
regroupe les associations de chasseurs de gibier d’eau du département du Nord. Il est l’interlocuteur de
tous les chasseurs de gibier d’eau du Nord auprès du Préfet et de la Fédération des Chasseurs du Nord.
L’association des Sauvaginiers de la Sambre et des 2 Helpes est membre du GDCGE 59 et de
la Fédération de Chasse du Nord. Elle regroupe 200 membres, propriétaires et/ou utilisateurs de huttes et
de zones humides, répartis sur une quarantaine de communes. Elle apporte une aide juridique aux
adhérents (information et explication des changements de la loi…), une défense de leurs intérêts (Natura
2000…). Elle dispose d’un site internet avec un forum de discussion.
L’association des Sauvaginiers de la Sambre regroupe 35 membres. Elle s’est créée lors d’une
dissension avec l’Association des Sauvaginiers Sambre et 2 Helpes sur le dossier Natura 2000. Elle n’est
ni adhérente à la Fédération des Chasseurs du Nord, ni au GDCGE 59.
3. UNE CONTRIBUTION DES CHASSEURS A L’ENTRETIEN ET A LA PRESERVATION DES MILIEUX
AQUATIQUES
La multiplication des huttes de chasse et des plans d’eau associés entre 1945 et 1975 a provoqué
un mitage des zones humides préjudiciable au fonctionnement de ces zones. Toutefois, ces espaces de
chasse sont autant de terrains qui n’ont pas été convertis en peupleraies ou en cultures.
D’autre part, l’obligation légale pour le chasseur de gérer et d’entretenir sa mare de hutte (fauche,
faucardage, curage) permet de maintenir ces milieux riches en biodiversité.
Toutefois se pose la question de l’intégration paysagère de ces installations de chasse. En effet,
celles-ci sont le plus souvent encloses de grillage et/ou de barbelés, qui servent à protéger le plan d’eau et
la hutte de la visite des bovins, des voleurs, des renards et chiens errants. Parfois, ces étangs sont aussi
entourés de grandes haies d’arbres serrés, dans le cas d’étangs à vocation mixte de chasse et de pêche. Les
huttes s’accompagnent fréquemment de la plantation d’espèces ornementales.
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De plus, il n’existe pas de données concernant la qualité des eaux de ces plans d’eau et leur
creusement ou leur extension sont parfois réalisés au détriment de la législation en vigueur.
La chasse au gibier d’eau est une passion très partagée sur le bassin versant de la Sambre. On
dénombre en effet 313 huttes de chasse déclarées en préfecture sur ce territoire, majoritairement
réparties dans la vallée alluviale de la Sambre sur les communes de Maroilles, Landrecies, Noyelles,
Leval.
Ayant connu une forte expansion entre 1945 et 1975, cette activité est aujourd’hui strictement
réglementée. Les constructions de nouvelles huttes sont interdites. Les chasseurs doivent
obligatoirement remplir un carnet de prélèvement afin de pouvoir justifier en cas de contrôle et de
mieux connaître la qualité et la quantité des prélèvements effectués. Les périodes d’ouverture de la
chasse au gibier d’eau sont fixées annuellement par arrêté ministériel.
Plusieurs acteurs institutionnels et associatifs interviennent sur le bassin versant pour fédérer
les chasseurs, surveiller leur activité, améliorer la connaissance des milieux et les entretenir. En
particulier deux associations de chasseurs de gibier d’eau sont présentes sur le bassin versant de la
Sambre : l’Association des Sauvaginiers de la Sambre et des 2 Helpes, qui regroupe la majorité des
chasseurs du territoire du SAGE et l’association des Sauvaginiers de la Sambre.
De par leur entretien régulier par les chasseurs, les installations de chasse sont des zones
humides et des milieux aquatiques riches en biodiversité. La Fédération régionale des Chasseurs du
Nord-Pas-de-Calais a réalisé à ce propos entre 2002 et 2006 une étude d’inventaire pluri-annuelle des
mares de hutte de la région, qui va déboucher sur des actions de sensibilisation des huttiers et des
formations, de façon à maintenir ou améliorer la biodiversité et la qualité des milieux aquatiques
associés aux huttes de chasse.
Toutefois, selon leur mode d’alimentation en eau, les mares de hutte peuvent participer à la
dégradation de la qualité des cours d’eau et aucune donnée ne renseigne sur la qualité de leurs eaux.
D’autre part, les installations de chasse, souvent encloses de grillage, de barbelés ou d’arbres serrés
lorsque les étangs sont aussi utilisés pour la pêche, abritant des espèces ornementales, posent des
problèmes d’intégration paysagère. Enfin, le creusement ou l’extension de certaines mares de hutte est
parfois réalisé dans l’illégalité.
source http://www.parc-naturel-avesnois.fr/upload/Loisirs_li%C3%A9s_a_l_eau.pdf 
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Mar 27 Oct - 22:58
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